916. Fausses déclarations à un enquêteur fédéral

  • par

La circonstance se présente souvent où une fausse déclaration est faite en réponse à une enquête du FBI ou d’un autre agent fédéral, ou faite volontairement à un agent. La question est de savoir si une telle déclaration relève du champ d’application de l’article 1001 du 18 U.S.C.

La politique du ministère est de ne pas accuser d’infraction à l’article 1001 dans les situations où un suspect, au cours d’une enquête, ne fait que nier sa culpabilité en réponse à un interrogatoire du gouvernement. Voir JM 9-42.160 pour une discussion de la politique du ministère. Cette politique doit toutefois être interprétée de façon restrictive ; les déclarations affirmatives, discursives et volontaires aux enquêteurs criminels fédéraux ne sont pas visées par cette politique. En outre, certaines fausses réponses à des questions posées à des fins administratives (par ex, les déclarations aux agents des frontières ou du Service d’immigration et de naturalisation des États-Unis lors d’enquêtes de routine) sont également passibles de poursuites, tout comme les « non » mensongers lorsque le défendeur a pris contact avec le gouvernement afin d’obtenir un avantage.

Selon ses termes clairs, le § 1001 (tel qu’il existait avant d’être modifié en octobre 1996), atteint largement « quiconque, dans toute affaire relevant de la juridiction d’un département ou d’une agence des États-Unis, fait sciemment et volontairement … toute déclaration ou représentation fausse, fictive ou frauduleuse. … »

Par exemple, si la fausse déclaration a été faite volontairement à un agent du FBI, la Cour suprême a estimé que le § 1001 s’applique. United States v. Rodgers, 466 U.S. 475 (1984). Dans l’affaire Rodgers, la Cour a conclu (1) que les enquêtes criminelles tombaient sous le coup de l’expression « en toute matière » ; et (2) que le FBI était considéré comme un « département ou une agence ». Dans l’affaire Rodgers, l’expression « relevant de la compétence » a été considérée comme faisant simplement la différence entre les fonctions officielles et autorisées d’une agence ou d’un département et les questions périphériques aux activités de cet organisme. Il ressort également de l’arrêt Rodgers que le terme « juridiction », défini comme « le droit de dire et le pouvoir d’agir » (Gonzales v. United States, 286 F.2d 118 (10th Cir. 1960), cert. denied, 365 U.S. 878 (1961)), ne doit pas recevoir un sens étroit ou technique (United States v. Fern, 696 F.2d 1269 (5th Cir. 1983)), et s’étend au pouvoir d’enquêter. La loi a également été jugée applicable si la fausse réponse est faite à un enquêteur autre qu’un agent du FBI. Voir United States v. Ratner, 464 F.2d 101 (9th Cir. 1972) (employé de l’Internal Revenue Service des États-Unis) ; United States v. Mahler, 363 F.2d 673 (2d Cir. 1966) (employé de la Securities and Exchange Commission des États-Unis) ; Frasier v. United States, 267 F.2d 62 (1st Cir. 1959) (employé de l’armée des États-Unis) ; Tzantarmas v. United States, 402 F.2d 163 (9th Cir. 1968) (employé de l’armée des États-Unis).d 163 (9e Cir. 1968), cert. refusé, 394 U.S. 966 (1969)(employé du service d’immigration et de naturalisation des États-Unis).

Bien que le § 1001 ne prévoie pas d’exceptions, un certain nombre de tribunaux ont estimé qu’il ne s’applique pas aux cas impliquant de simples faux dénis de culpabilité en réponse à des enquêtes initiées par le gouvernement. Voir, par exemple, United States v. Taylor, 907 F.2d 801 (8th Cir. 1990) ; United States v. Equihua-Juarez, 851 F.2d 1222 (9th Cir. 1988) ; United States v. Cogdell, 844 F.2d 179 (4th Cir. 1988) ; United States v. Fitzgibbon, 619 F.2d 874 (10th Cir. 1980) ; United States v. King, 613 F.2d 670 (7th Cir. 1980) ; United States v. Chevoor, 526 F.2d 178 (1st Cir. 1975). Ces tribunaux ont conclu, entre autres, que le simple déni de culpabilité ne porte pas atteinte aux fonctions fondamentales de l’organisme auquel la déclaration est faite. Mais même lorsqu’elle est reconnue, la doctrine du « non disculpatoire » n’est pas applicable dans les situations où les déclarations sont plus que de simples démentis de l’accusation d’activité criminelle. United States v. Van Horn, 789 F.2d 1492, 1511 (11th Cir. 1986)(« L’exception . . . ne s’applique pas lorsqu’une personne tente d’induire en erreur une enquête gouvernementale ») ; United States v. North, 708 F. Supp. 364, 369 (D.D.C. 1988), rev’d in part and vacated in part on other grounds, 910 F.2d 843 (D.C. Cir.), modifié, 920 F.2d 940 (D.C. Cir. 1990).

D’autres tribunaux ont rejeté l’exception du « non disculpatoire » au § 1001. Voir, par exemple, United States v. Rodriguez-Rios, 14 F.3d 1040 (5th Cir. 1994)(en banc) ; United States v. Steele, 933 F.2d 1313 (6th Cir. 1991)(en banc). En outre, quelques tribunaux n’ont ni adopté ni rejeté la doctrine du « non disculpatoire ». United States v. Barr, 963 F.2d 641 (3d Cir. 1992) ; United States v. Cervone, 907 F.2d 332, 342 (2d Cir. 1990) ; United States v. White, 887 F.2d 267 (D.C. Cir. 1989).

.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *