Atteintes tibiales et fractures de stress

Atteintes tibiales
Le problème
Le syndrome de stress tibial médial (SSMT), alias périostite de traction tibiale médiale, décrit une douleur induite par l’exercice le long du bord postéro-interne du tibia. Cette affection est communément appelée « Shin splints » et est une maladie familière chez les athlètes et les soldats où elle affecte jusqu’à 1/3 de ces populations.

Elle affecte les points d’insertion vulnérables du fascia tibial et des fléchisseurs profonds de la cheville le long de la crête tibiale médiale. On pense que le MTSS résulte de la contraction excentrique répétitive des fléchisseurs profonds pendant la course, le saut ou la charge d’impact. La traction répétitive sur la crête tibiale médiale, entraîne une tension myofasciale, une inflammation périostée et une réaction de stress osseux.

Le plus gros problème
Les premières théories étiologiques se concentraient sur la tension myofasciale, mais les données actuelles montrent qu’une réaction de stress osseux est la cause la plus probable du MTSS. Les recherches suggèrent que la périostite de traction pourrait être un précurseur inflammatoire de la fracture de stress du tibia. Le stress de l’exercice peut affaiblir temporairement les os. L’os sain réagit à ce stress en se remodelant de manière plus dense. Les réactions de stress surviennent lorsque la réponse adaptative normale de remodelage est incapable de suivre le rythme des charges d’un entraînement excessif, c’est-à-dire des exigences élevées avec des temps de récupération inadéquats. Une insulte prolongée peut conduire à une fracture de stress du tibia, et de nombreux auteurs pensent maintenant que le MTSS et la fracture de stress représentent deux points différents sur un continuum de réaction de stress osseux.

Différencier le diagnostic
La présentation clinique du MTSS comprend une douleur vague et diffuse sur le tibia moyen à distal postéromédial. Les symptômes sont souvent aggravés par l’effort – en particulier au début d’une séance d’entraînement. Au début, les symptômes peuvent s’atténuer pendant l’entraînement, mais au fur et à mesure que l’affection progresse (vers la fracture de stress), les symptômes peuvent persister tout au long de l’activité ou même au repos. Une douleur qui persiste plus de cinq minutes après l’activité entraîne une plus grande suspicion de fracture de stress.

L’évaluation clinique démontre une sensibilité diffuse sur le bord postéro-médial du tibia. Un stress prolongé peut générer une réaction périostée détectable comme une sensation  » rugueuse  » ou  » bosselée  » à la palpation. La sensibilité due à la MTSS doit concerner au moins 5 cm du bord du tibia. Une sensibilité plus focale, la présence d’une sensibilité du tibia antérieur ou tout gonflement significatif suggèrent une fracture de stress. L’application d’un diapason vibrant sur le tibia peut aider à détecter une fracture de stress (sensibilité de 75 %).(1) Le sautillement sur une seule jambe est douloureux dans environ la moitié des cas de MTSS (et 70-100 % des fractures de stress). (2-4) Le Talar Bump Test peut aider à différencier la fracture de stress tibiale du MTSS.

Les cliniciens doivent rester vigilants quant à la possibilité d’une fracture de stress. Les radiographies prises dans les 2 à 3 premières semaines ne sont pas susceptibles de montrer des signes de fracture de stress tibiale (élévation périostée/formation de calus ou lucidité corticale). Les patients qui ne réagissent pas ou ceux qui présentent une probabilité élevée de fracture de stress (coureurs) peuvent bénéficier d’une imagerie avancée, notamment d’une IRM ou d’une scintigraphie osseuse. L’IRM est très sensible (74-100%) et est le mieux à même de noter la progression de la réaction de stress.

Gestion
La gestion réussie des blessures tibiales induites par le stress nécessite l’élimination des facteurs de risque, et le repos. Aucune intervention ne s’est avérée plus efficace que le repos pour la gestion de l’un ou l’autre trouble. Malheureusement, les patients sont souvent affectés pendant une période où ils s’entraînent pour un sport ou un événement à venir. La poursuite de l’activité incriminée entraîne souvent une chronicité excessive, une frustration pour le patient et le clinicien, et une diminution des capacités de performance. Les cliniciens doivent être confiants dans leur diagnostic afin de parler d’une voix d’autorité lorsqu’ils prescrivent du repos.

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1. Lesho EP. Les diapasons peuvent-ils remplacer la scintigraphie osseuse pour l’identification des fractures de stress du tibia ? Mil Med. 1997;162(12):802-803.
2. Clement DB, Ammann W, Taunton JE, et al. Exercise-induced stress injuries to the femur. Int J Sports Med. 1993;14(6):347-352.
3. Ishibashi Y, Okamura Y, Otsuka H, Nishizawa K, Sasaki T, Toh S. Comparison of scintigraphy and magnetic resonance imaging for stress injuries of bone. Clin J Sport Med. 2002;12(2):79-84.
4. Batt ME, Ugalde V, Anderson MW, Shelton DK. Une étude prospective contrôlée de l’imagerie diagnostique pour les attelles tibiales aiguës. Med Sci Sports Exerc. 1998;30(11):1564–1571.

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