Charles VII de France

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Première vieEdit

Né à l’hôtel Saint-Pol, résidence royale à Paris, Charles reçoit le titre de comte de Ponthieu six mois après sa naissance en 1403. Il est le onzième enfant et le cinquième fils de Charles VI de France et d’Isabeau de Bavière. Ses quatre frères aînés, Charles (1386), Charles (1392-1401), Louis (1397-1415) et Jean (1398-1417) avaient tour à tour porté le titre de Dauphin de France (héritier du trône de France). Tous sont morts sans enfant, laissant à Charles un riche héritage de titres.

DauphinEdit

Voir aussi : Assassinat de Jean sans Peur

Presque immédiatement après son accession au titre de Dauphin, Charles doit faire face à des menaces sur son héritage, et il est contraint de fuir Paris le 29 mai 1418 après que les partisans de Jean sans Peur, duc de Bourgogne, aient pénétré dans la ville la nuit précédente. En 1419, Charles avait établi sa propre cour à Bourges et un Parlement à Poitiers. Le 11 juillet de cette même année, Charles et Jean sans Peur tentent une réconciliation sur un petit pont près de Pouilly-le-Fort, non loin de Melun où Charles séjourne. Ils signent le traité de Pouilly-le-Fort dans lequel ils se partagent l’autorité du gouvernement, s’entraident et ne concluent aucun traité sans le consentement de l’autre. Ils décident également qu’une nouvelle rencontre aura lieu le 10 septembre suivant. À cette date, ils se rencontrent sur le pont de Montereau. Le Duc suppose que la rencontre sera entièrement pacifique et diplomatique, il n’a donc amené qu’une petite escorte avec lui. Les hommes du Dauphin réagissent à l’arrivée du duc en l’attaquant et en le tuant. Le degré d’implication de Charles est resté incertain jusqu’à ce jour. Bien qu’il ait prétendu ne pas avoir été au courant des intentions de ses hommes, cela a été considéré comme peu probable par ceux qui ont entendu parler du meurtre. L’assassinat a marqué la fin de toute tentative de réconciliation entre les deux factions, les Armagnacs et les Bourguignons, faisant ainsi le jeu d’Henri V d’Angleterre. Charles devra par la suite, en vertu d’un traité avec Philippe le Bon, le fils de Jean sans Peur, faire pénitence pour cet assassinat, ce qu’il ne fera jamais.

Traité de Troyes (1420)Edit

A la mort de son père, Charles VI, la succession est mise en doute. Le traité de Troyes, signé par Charles VI le 21 mai 1420, prescrivait que le trône passe à l’enfant roi Henri VI d’Angleterre, fils d’Henri V, récemment décédé, et de Catherine de Valois, fille de Charles VI ; cependant, les Français fidèles au roi de France considéraient le traité comme invalide pour des raisons de coercition et de capacité mentale diminuée de Charles VI. Pour ceux qui ne reconnaissent pas le traité et estiment que le Dauphin Charles est de naissance légitime, il est considéré comme l’héritier légitime du trône. Pour ceux qui ne reconnaissent pas sa légitimité, l’héritier légitime est reconnu comme étant Charles, duc d’Orléans, cousin du Dauphin, qui se trouve en captivité anglaise. Seuls les partisans d’Henri VI et du Dauphin Charles sont capables d’enrôler une force militaire suffisante pour faire pression efficacement en faveur de leurs candidats. Les Anglais, qui contrôlent déjà le nord de la France, sont en mesure de faire valoir les prétentions de leur roi dans les régions de France qu’ils occupent. Le nord de la France, y compris Paris, est donc dirigé par un régent anglais, le frère d’Henri V, Jean de Lancastre, 1er duc de Bedford, basé en Normandie (voir Double monarchie d’Angleterre et de France).

Roi de BourgesEdit

Dans ses années d’adolescence, Charles est remarqué pour sa bravoure et son style flamboyant de leadership. À un moment donné, après être devenu Dauphin, il a mené une armée contre les Anglais vêtu du rouge, blanc et bleu qui représentait sa famille ; son dispositif héraldique était un poing maillé serrant une épée nue. Cependant, en juillet 1421, apprenant qu’Henri V se préparait à attaquer depuis Mantes avec une armée beaucoup plus importante, il se retira du siège de Chartres afin d’éviter la défaite. Il se rend alors au sud de la Loire sous la protection de Yolande d’Aragon, dite « reine des quatre royaumes » et, le 22 avril 1422, épouse sa fille, Marie d’Anjou, à laquelle il est fiancé depuis décembre 1413, lors d’une cérémonie au palais du Louvre.

Charles, sans surprise, revendique le titre de roi de France pour lui-même, mais il ne tente pas d’expulser les Anglais du nord de la France, par indécision et par sentiment de désespoir Au contraire, il reste au sud de la Loire, où il peut encore exercer son pouvoir, et entretient une cour itinérante dans la vallée de la Loire, dans des châteaux comme Chinon. Il était toujours connu sous le nom de « Dauphin » ou, par dérision, de « Roi de Bourges », du nom de la ville où il vivait généralement. Périodiquement, il envisageait de fuir vers la péninsule ibérique, ce qui aurait permis aux Anglais de faire progresser leur occupation de la France.

Maid of OrléansEdit

1429

Territoires contrôlés par Henri VI. d’Angleterre
Territoires contrôlés par le duc de Bourgogne
Territoires contrôlés par Charles
Principales batailles
Raid anglaise de 1415
Route de Jeanne d’Arc vers Reims en 1429

Joan d’Arc au couronnement de Charles. VII avec son drapeau blanc

Les conditions politiques en France prirent un tournant décisif en l’an 1429, juste au moment où les perspectives pour le Dauphin commençaient à sembler désespérées. La ville d’Orléans était assiégée depuis octobre 1428. Le régent anglais, le duc de Bedford (l’oncle d’Henri VI), avançait dans le duché de Bar, dirigé par le beau-frère de Charles, René. Les seigneurs et soldats français fidèles à Charles sont de plus en plus désespérés. C’est alors que dans le petit village de Domrémy, à la frontière de la Lorraine et de la Champagne, une adolescente nommée Jeanne d’Arc demande au commandant de la garnison de Vaucouleurs, Robert de Baudricourt, de rassembler les soldats et les ressources nécessaires pour l’amener au Dauphin à Chinon, affirmant que des visions d’anges et de saints lui avaient confié une mission divine. Avec une escorte de cinq soldats vétérans et une lettre de recommandation à Charles par Lord Baudricourt, Jeanne chevaucha pour voir Charles à Chinon. Elle arriva le 23 février 1429.

Ce qui suivit allait devenir célèbre. Lorsque Jeanne apparut à Chinon, Charles voulut tester son affirmation selon laquelle elle était capable de le reconnaître bien qu’elle ne l’ait jamais vu, et il se déguisa donc en l’un de ses courtisans. Il se tenait au milieu d’eux quand Jeanne est entrée dans la chambre dans laquelle la cour était assemblée. Jeanne a immédiatement identifié Charles. Elle se prosterne devant lui et embrasse ses genoux, déclarant « Que Dieu vous donne une vie heureuse, doux roi ! ». Malgré les tentatives de prétendre qu’un autre homme était en fait le roi, Charles fut finalement forcé d’admettre qu’il était bien le roi. Par la suite, Jeanne l’appela « Dauphin » ou « Noble Dauphin » jusqu’à son couronnement à Reims quatre mois plus tard. Après une conversation privée entre les deux (Charles déclara plus tard que Jeanne connaissait des secrets sur lui qu’il n’avait exprimés que dans une prière silencieuse à Dieu), Charles devint inspiré et rempli de confiance.

Après sa rencontre avec Charles en mars 1429, Jeanne d’Arc entreprit de diriger les forces françaises à Orléans. Elle est aidée par d’habiles commandants tels qu’Étienne de Vignolles, dit La Hire, et Jean Poton de Xaintrailles. Ils contraignent les Anglais à lever le siège le 8 mai 1429, renversant ainsi le cours de la guerre. Les Français remportent la bataille de Patay le 18 juin, au cours de laquelle l’armée de campagne anglaise perd environ la moitié de ses troupes. Après avoir poussé plus avant dans les territoires contrôlés par les Anglais et les Bourguignons, Charles est couronné roi Charles VII de France dans la cathédrale de Reims le 17 juillet 1429.

Joan est ensuite capturée par les troupes bourguignonnes sous les ordres de Jean de Luxembourg au siège de Compiègne le 24 mai 1430. Les Bourguignons la remettent à leurs alliés anglais. Jugée pour hérésie par un tribunal composé de clercs pro-anglais comme Pierre Cauchon, qui avait longtemps servi le gouvernement d’occupation anglais, elle fut brûlée sur le bûcher le 30 mai 1431.

Victoire françaiseEdit

Presque aussi important que Jeanne d’Arc dans la cause de Charles était le soutien de la puissante et riche famille de son épouse Marie d’Anjou, en particulier sa belle-mère, la reine Yolande d’Aragon. Mais quelle que soit l’affection qu’il ait pu avoir pour sa femme, ou la gratitude qu’il ait pu ressentir pour le soutien de sa famille, le grand amour de la vie de Charles VII était sa maîtresse, Agnès Sorel.

Charles VII et Philippe le Bon, duc de Bourgogne, signent alors le traité d’Arras de 1435, par lequel la faction bourguignonne rejette son alliance avec les Anglais et se réconcilie avec Charles VII, au moment même où les choses vont mal pour leurs alliés anglais. Avec cet accomplissement, Charles atteint l’objectif essentiel de s’assurer qu’aucun prince du sang ne reconnaisse Henri VI comme roi de France.

Au cours des deux décennies suivantes, les Français reprennent Paris aux Anglais et finissent par récupérer toute la France, à l’exception du port de Calais, au nord.

Fin du règneEdit

Charles VII le Victorieux par Antoine-Louis Barye, conservé au Walters Art Museum

Les dernières années de Charles furent marquées par des relations hostiles avec son héritier, Louis, qui exigeait un réel pouvoir pour accompagner sa position de Dauphin. Charles lui refusa systématiquement. En conséquence, Louis suscite la dissidence et fomente des complots pour tenter de déstabiliser le règne de son père. Il se querelle avec la maîtresse de son père, Agnès Sorel, et, selon une source, la pousse une fois, épée au clair, dans le lit de Charles. Finalement, en 1446, après la naissance du dernier fils de Charles, également nommé Charles, le roi bannit le Dauphin en Dauphiné. Les deux hommes ne se sont jamais revus. Louis refuse par la suite les demandes du roi de revenir à la cour, et il finit par se réfugier sous la protection de Philippe le Bon, duc de Bourgogne, en 1456.

En 1458, Charles tombe malade. Une plaie sur sa jambe (un symptôme précoce, peut-être, de diabète ou d’une autre affection) refusait de guérir, et l’infection qu’elle contenait provoquait une grave fièvre. Le roi fait venir Louis de son exil en Bourgogne, mais le Dauphin refuse de venir. Il fit appel à des astrologues pour prédire l’heure exacte de la mort de son père. Le roi s’attarde pendant les deux ans et demi qui suivent, de plus en plus malade, mais ne voulant pas mourir. Pendant ce temps, il doit également s’occuper du cas de son vassal rebelle Jean V d’Armagnac.

Enfin, cependant, il arrive un moment en juillet 1461 où les médecins du roi concluent que Charles ne vivra pas au-delà du mois d’août. Malade et fatigué, le roi délire, convaincu d’être entouré de traîtres fidèles à son seul fils. Sous la pression de la maladie et de la fièvre, il est devenu fou. Une autre infection de la mâchoire a provoqué un abcès dans sa bouche. Le gonflement causé par cet abcès devint si important que, pendant la dernière semaine de sa vie, Charles fut incapable d’avaler de la nourriture ou de l’eau. Bien qu’il ait demandé au Dauphin de venir sur son lit de mort, Louis refuse et attend à Avesnes, en Bourgogne, que son père meure. À Mehun-sur-Yèvre, assisté de son fils cadet, Charles, et conscient de la trahison finale de son aîné, le roi meurt de faim. Il meurt le 22 juillet 1461, et est enterré, à sa demande, auprès de ses parents à Saint-Denis.

  • Charles VII Royal d’or.

  • Charles VII Ecu neuf, 1436.

  • Charles VII sur un Franc à cheval de 1422-23.

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