Dermopathie de la maladie de Graves (myxœdème prétibial) : résultat à long terme

On sait peu de choses sur le résultat à long terme des patients atteints de dermopathie thyroïdienne, une manifestation extrathyroïdienne de la maladie de Graves. De plus, on ne sait pas dans quelle mesure le traitement favorise la rémission des lésions. Le présent rapport fournit des informations sur l’évolution naturelle de la dermopathie thyroïdienne légère, non traitée et sévère, traitée. Dans cette étude, nous rapportons les résultats de 178 patients vus dans notre institution entre janvier 1969 et novembre 1995 avec une dermopathie thyroïdienne et qui ont été suivis pendant une moyenne de 7,9 ans. L’œdème sans piqûre était la forme la plus répandue de dermopathie (43,3 %), et la région prétibiale était la région la plus fréquemment touchée (99,4 %). La majorité des patients atteints de dermopathie avaient une ophtalmopathie (97,0 %). Les corticostéroïdes topiques étaient le traitement le plus fréquemment utilisé (53,9 %). Les patients présentant des formes plus légères de dermopathie (40,4 %) n’ont reçu aucun traitement pour la dermopathie. Vingt-six pour cent des patients ont connu une rémission complète, 24,2 % une amélioration modérée (rémission partielle) et 50,0 % une amélioration nulle ou minime de leur dermopathie au dernier suivi. Les patients qui n’ont pas reçu de traitement ont connu un taux de rémission complète (34,7 %) significativement (P = 0,03) plus élevé que ceux qui ont reçu un traitement local (18,7 %), bien que les taux combinés de rémission complète et partielle n’aient pas été significativement différents pour les groupes traités et non traités (P = 0,3). Cependant, les groupes traités et non traités n’étaient pas comparables car notre pratique consiste à utiliser la thérapie pour les cas plus étendus et plus graves. Les cinq cas d’éléphantiasis faisaient partie du groupe traité et étaient moins susceptibles d’avoir une rémission en raison de la gravité de leur état cutané. Les patients recevant un traitement étaient plus susceptibles d’avoir une consultation dermatologique et un diagnostic histologique (P < 0,001). L’effet bénéfique de la corticothérapie topique sur les taux de rémission à long terme reste à déterminer.

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