Kevin Richardson

La nuit du 19 avril 1989, une joggeuse de 28 ans a été brutalement attaquée et violée dans Central Park à New York. Elle a été retrouvée inconsciente avec le crâne fracturé, sa température corporelle à 84 degrés et 75 % de son sang vidé de son corps. Lorsqu’elle a repris connaissance, elle n’avait aucun souvenir de l’agression. Les premières investigations de la police se sont rapidement concentrées sur un groupe de jeunes afro-américains et latinos qui étaient en garde à vue pour une série d’autres attaques perpétrées dans le parc cette nuit-là.

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Les aveux
Après des périodes prolongées d’interrogatoire par la police, cinq adolescents – Yusef Salaam, Kevin Richardson, Antron McCray, Raymond Santana et Korey Wise – ont avoué être impliqués dans les attaques. À l’époque, les accusés étaient âgés de 14 à 16 ans. Richardson, McCray, Sanatana et Wise ont tous donné des aveux enregistrés sur vidéo.

Les procès et les condamnations
Les aveux ont été présentés comme des preuves bien qu’ils diffèrent quant au moment, au lieu et aux participants du viol. Au procès, les procureurs ont également présenté des preuves médico-légales. Un analyste médico-légal a témoigné qu’un cheveu trouvé sur la victime était « similaire » à celui de Richardson « à un degré raisonnable de certitude scientifique ». Parce qu’il n’existe pas de données empiriques adéquates sur la fréquence des diverses caractéristiques de classe dans les cheveux humains, l’affirmation d’un analyste selon laquelle les cheveux sont similaires est intrinsèquement préjudiciable et manque de valeur probante. Également présentée comme une preuve, une pierre trouvée près de la scène du crime et sur laquelle se trouvaient du sang et des cheveux ; une preuve qui, selon les experts, provenait de la victime.

L’année suivante, les cinq adolescents ont été condamnés, lors de deux procès distincts, pour des accusations découlant de l’attaque. Alors âgé de quatorze ans, Kevin Richardson a été jugé en tant que mineur et reconnu coupable de tentative de meurtre, de viol, de sodomie et de vol. Il a été condamné à une peine de cinq à dix ans.

Au début de l’année 2002, Matias Reyes, un meurtrier et violeur reconnu coupable, a admis qu’il était le seul responsable de l’attaque de la joggeuse de Central Park. Reyes avait déjà commis un autre viol près de Central Park quelques jours plus tôt, en 1989, en utilisant le même modus operandi. La victime de ce viol avait décrit le violeur comme ayant des points de suture frais au menton et un enquêteur a rapidement établi un lien entre Reyes et cette description. Bien que la police ait eu le nom de Reyes dans son dossier, elle n’a pas réussi à le relier au viol et à l’agression de la joggeuse de Central Park.

Les exonérations
En fin de compte, les preuves du crime ont été soumises à des tests ADN. Le profil ADN obtenu à partir des spermatozoïdes trouvés dans le kit de viol correspondait au profil de Reyes. L’analyse de l’ADN mitochondrial des cheveux trouvés sur l’un des accusés a révélé que ces cheveux n’avaient aucun lien avec la victime ou le crime. D’autres tests sur les cheveux trouvés sur la victime correspondent également à Reyes. Ni le sang ni les cheveux trouvés sur la pierre ne correspondaient à la victime. Les preuves corroborent les aveux de Reyes et sont cohérentes avec les autres crimes commis par Reyes. Il purge actuellement une peine de prison à vie pour ces crimes.

Le 19 décembre 2002, sur recommandation du procureur de Manhattan, les condamnations des cinq hommes ont été annulées. Kevin Richardson avait déjà purgé cinq ans et demi de sa peine.

L’enquête sur les condamnations de ces cinq adolescents a soulevé des questions concernant la coercition policière et les faux aveux, ainsi que, la vulnérabilité des mineurs lors des interrogatoires de police.

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