L’avènement de la Révolution américaine : 1764 à 1776

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Introduction

Les colons américains ont beaucoup à célébrer en 1766. Le Stamp Act a été abrogé, et les Fils de la Liberté ont prouvé leur capacité à mobiliser les colonies contre le Parlement. En 1767, la célébration fait place à une nouvelle inquiétude. Charles Townshend devient Chancelier de l’Échiquier, et des rumeurs de nouvelles mesures fiscales circulent bientôt en Grande-Bretagne et en Amérique.

Les colonies subissent une dépression financière tout au long des années 1760. Le commerce est lent, l’argent liquide se fait rare et la dette (notamment envers la Grande-Bretagne) augmente. À l’automne 1767, les conseillers municipaux de Boston espèrent atténuer la crise en exhortant les citoyens à « économiser leur argent et à sauver leur pays ! » Les femmes jouent un rôle clé dans les tentatives coloniales de réduire la dette croissante envers la Grande-Bretagne. Un scribe astucieux rédige une adresse aux dames vantant les avantages – tant économiques qu’amoureux – du boycott des produits britanniques.

Le 20 novembre 1767, les Townshend Acts entrent en vigueur en Amérique. Les colons doivent désormais payer des droits sur le verre, le papier, le plomb, la peinture et le thé importés de Grande-Bretagne. Le mouvement de non-consommation existant prend bientôt une teinte politique, les boycotts étant encouragés à la fois pour économiser de l’argent et pour forcer la Grande-Bretagne à abroger les droits. Les marchands envisagent d’organiser un mouvement de non-importation, espérant qu’une diminution de la vente de produits britanniques obligera leurs homologues britanniques à plaider pour l’abrogation. À Boston, les marchands votent pour bloquer le commerce anglais en mars 1768. Les Bostoniens s’efforcent ensuite de formuler un projet de non-importation à l’échelle de la colonie, tandis que les patriotes continuent de promouvoir la non-consommation en alertant le public sur la politique du thé.

Après avoir juré de suspendre le commerce avec les colonies non participantes, les marchands de Boston finissent par persuader les commerçants de New York, Philadelphie et d’autres ports de se joindre au boycott. Pendant ce temps, les consommateurs de Boston sont invités à boycotter le Brazen Head et les autres magasins qui continuent à vendre des produits importés. Les colons patriotes sont censés acheter des produits fabriqués en Amérique. Les vêtements faits maison deviennent un insigne de patriotisme et les fêtes de filage et de tissage deviennent des engagements sociaux politiquement chargés pour les filles de la liberté.

Bien que les patriotes aiment prétendre le contraire, tout le monde ne souscrit pas aux mouvements de non-importation et de non-consommation. Certains colons les acceptent en principe tout en continuant à acheter, importer ou vendre des produits britanniques. En août 1769, les contrevenants au commerce sont exposés en première page du Boston Chronicle. La nouvelle de ces violations a un effet dévastateur sur le boycott, tout comme les marchands importateurs qui se moquent des patriotes et de leur recherche de  » tout petit paquet  » qui pourrait contenir de la contrebande.

L’accord de non-importation doit expirer le 1er janvier 1770. De nombreux marchands veulent en sortir : ils ont des entrepôts remplis de marchandises britanniques à vendre et ils sont impatients de reprendre leur commerce. Espérant démontrer leur  » zèle pour la cause  » – malgré les violateurs en leur sein – les Bostoniens écrivent à l’agent colonial du Massachusetts à Londres pour lui assurer qu’ils sont plus déterminés que jamais à forcer la main du Parlement.

Tout au long de l’année 1770, les marchands de Boston tentent en vain de prolonger l’accord de non-importation. En mai, ils apprennent que le Parlement a abrogé les droits de Townshend (sauf celui sur le thé). Le mouvement de non-importation s’effondre rapidement, et les colons, même les plus patriotes, sont impatients de consommer à nouveau leurs produits de luxe britanniques. En octobre 1770, la non-importation est morte-mais pas pour longtemps.

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