Chez tous les patients :
Les effets indésirables peuvent être minimisés en utilisant la dose minimale efficace pendant la durée la plus courte possible nécessaire pour contrôler les symptômes (voir rubrique 4.2 et risques digestifs et cardiovasculaires ci-dessous).
Les patients traités par AINS à long terme doivent faire l’objet d’une surveillance médicale régulière afin de contrôler l’apparition d’effets indésirables.
Personnes âgées :
Les personnes âgées ont une fréquence accrue d’effets indésirables des AINS en particulier les hémorragies et les perforations gastro-intestinales, qui peuvent être fatales (voir rubrique 4.2- Posologie et mode d’administration). L’utilisation prolongée des AINS chez ces patients n’est pas recommandée. Lorsqu’un traitement prolongé est nécessaire, les patients doivent être revus régulièrement
Des effets secondaires gastro-intestinaux sévères peuvent survenir chez les patients qui utilisent des inhibiteurs de la prostaglandine-synthétase. Le risque de développer des ulcères ou des saignements gastro-intestinaux augmente avec la durée d’utilisation et la dose de naproxène. Ce risque n’est pas limité à une population spécifique de patients, mais les personnes âgées et les personnes affaiblies présentent une moins bonne tolérance aux ulcères ou aux saignements gastro-intestinaux que les autres. La majorité des effets gastro-intestinaux mortels attribués aux inhibiteurs de la prostaglandine-synthétase sont survenus dans cette population.
Les activités antipyrétiques et anti-inflammatoires du Naproxen peuvent réduire la fièvre et l’inflammation, diminuant ainsi leur utilité comme signes diagnostiques.
Troubles respiratoires :
La prudence est requise en cas d’administration à des patients souffrant ou ayant des antécédents d’asthme bronchique, car il a été rapporté que les AINS précipitent un bronchospasme chez ces patients.
Le Naproxen diminue l’agrégation plaquettaire et prolonge le temps de saignement. Cet effet doit être gardé à l’esprit lors de la détermination des temps de saignement.
Influence rénale et hépatique :
Insuffisance rénale liée à la réduction de la production de prostaglandines
L’administration d’un AINS peut entraîner une réduction dose-dépendante de la formation de prostaglandines et précipiter une insuffisance rénale. Les patients les plus exposés à cette réaction sont ceux qui présentent une insuffisance rénale, une insuffisance cardiaque, un dysfonctionnement hépatique, en particulier en cas de traitement à long terme, ceux qui prennent des diurétiques et les personnes âgées Il faut également veiller à assurer une diurèse adéquate. En cas de perfusion rénale réduite, il est recommandé de surveiller la fonction rénale avant et pendant le traitement par le naproxène (voir également rubrique 4.3-Contre-indications).
Utilisation chez les patients présentant une insuffisance rénale
Le naproxène étant éliminé dans une large mesure (95 %) par excrétion urinaire via la filtration glomérulaire, il doit être utilisé avec une grande prudence chez les patients présentant une insuffisance rénale et la surveillance de la créatinine sérique et/ou de la clairance de la créatinine est conseillée chez ces patients. Le naproxène est contre-indiqué chez les patients ayant une clairance de la créatinine de base inférieure à 30ml/minute.
L’hémodialyse ne diminue pas la concentration plasmatique du naproxène en raison du haut degré de liaison aux protéines.
Certains patients, en particulier ceux dont le débit sanguin rénal est compromis, comme dans le cas d’une déplétion du volume extracellulaire, d’une cirrhose du foie, d’une restriction en sodium, d’une insuffisance cardiaque congestive et d’une maladie rénale préexistante, doivent faire l’objet d’une évaluation de la fonction rénale avant et pendant le traitement par le Naproxen. Certaines personnes âgées chez lesquelles on peut s’attendre à une altération de la fonction rénale, ainsi que les patients utilisant des diurétiques, peuvent également faire partie de cette catégorie. Une réduction de la posologie quotidienne doit être envisagée pour éviter la possibilité d’une accumulation excessive des métabolites du naproxène chez ces patients.
Utilisation chez les patients présentant une altération de la fonction hépatique
Il convient également de faire preuve de prudence chez les patients présentant une insuffisance hépatique.
La prudence est de mise lorsque des doses élevées de naproxène sont administrées à des patients âgés, car il existe des indications selon lesquelles la quantité de naproxène non lié aux protéines augmente chez ces patients. Le naproxène ayant un effet anti-inflammatoire, analgésique et antipyrétique, certains symptômes d’infection peuvent donc être masqués.
La maladie alcoolique chronique du foie et probablement aussi d’autres formes de cirrhose réduisent la concentration plasmatique totale du naproxène, mais la concentration plasmatique du naproxène non lié est augmentée. L’implication de cette constatation pour la posologie du Naproxen est inconnue, mais il est prudent d’utiliser la dose efficace la plus faible.
Comme avec d’autres anti-inflammatoires non stéroïdiens, des élévations d’un ou plusieurs tests de la fonction hépatique peuvent survenir. Les anomalies hépatiques peuvent être le résultat d’une hypersensibilité plutôt que d’une toxicité directe. Des réactions hépatiques sévères, incluant jaunisse et hépatite (certains cas d’hépatite ont été fatals) ont été rapportées avec ce médicament comme avec d’autres anti-inflammatoires non stéroïdiens. Une réactivité croisée a été rapportée.
Saignement, ulcération et perforation gastro-intestinaux :
Un saignement, une ulcération ou une perforation gastro-intestinaux, qui peuvent être fatals, ont été rapportés avec tous les AINS à tout moment du traitement, avec ou sans symptômes d’alerte ou antécédents d’événements gastro-intestinaux graves.
Le risque d’hémorragie, d’ulcération ou de perforation digestive est plus élevé lorsque les doses d’AINS augmentent, chez les patients ayant des antécédents d’ulcère, en particulier s’il s’est compliqué d’une hémorragie ou d’une perforation (voir rubrique 4.3), en cas d’utilisation avec de l’alcool, chez les fumeurs et chez les personnes âgées. Ces patients doivent commencer le traitement à la dose la plus faible disponible.
Les patients ayant des antécédents de toxicité gastro-intestinale, en particulier lorsqu’ils sont âgés, doivent signaler tout symptôme abdominal inhabituel (notamment les saignements gastro-intestinaux), en particulier dans les phases initiales du traitement.
Il convient d’être prudent chez les patients recevant des médicaments concomitants qui pourraient augmenter le risque de gastrotoxicité ou de saignement, tels que les corticostéroïdes, ou les anticoagulants tels que la warfarine, les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine ou les agents antiplaquettaires tels que l’aspirine (voir rubrique 4.5- Interactions). Si un corticostéroïde est remplacé par le naproxène et que la substitution se produit partiellement ou totalement, les précautions habituelles qui entrent en ligne de compte lors de l’arrêt d’un traitement corticostéroïde doivent être appliquées.
Lorsque des saignements ou des ulcérations gastro-intestinales surviennent chez des patients recevant du naproxène, le traitement doit être arrêté.
Les AINS doivent être administrés avec précaution chez les patients ayant des antécédents de maladie gastro-intestinale (colite ulcéreuse, maladie de Crohn) car ces affections peuvent être exacerbées (voir rubrique 4.8 – Effets indésirables)
Traitement combiné avec des agents protecteurs (par ex.par exemple misoprostol ou inhibiteurs de la pompe à protons) doit être envisagé pour ces patients, ainsi que pour les patients nécessitant une aspirine à faible dose concomitante, ou d’autres médicaments susceptibles d’augmenter le risque gastro-intestinal (voir rubrique 4.5).
Hématologique
Les patients présentant des troubles de la coagulation ou recevant un traitement médicamenteux interférant avec l’hémostase doivent être soigneusement observés en cas d’administration de produits contenant du naproxène.
Les patients présentant un risque élevé de saignement ou qui utilisent des dérivés de la coumarine ou de l’héparine en parallèle du naproxène ont un risque accru de saignement. Dans ce cas, les bénéfices doivent être mis en balance avec les risques. Dans tous les cas, l’utilisation concomitante du naproxène avec une dose élevée d’héparine (ou de ses dérivés) n’est pas recommandée.
Réactions anaphylactiques (anaphylactoïdes)
Des réactions d’hypersensibilité peuvent survenir chez les personnes sensibles. Des réactions anaphylactiques (anaphylactoïdes) peuvent survenir aussi bien chez des patients ayant ou non des antécédents d’hypersensibilité ou d’exposition à l’aspirine, à d’autres anti-inflammatoires non stéroïdiens ou à des produits contenant du naproxène. Elles peuvent également survenir chez les personnes ayant des antécédents d’angio-oedème, de réactivité bronchospastique (par exemple, asthme), de rhinite et de polypes nasaux.
Les réactions anaphylactoïdes, comme l’anaphylaxie, peuvent avoir une issue fatale.
Stéroïdes
Si la dose de stéroïdes est réduite ou éliminée pendant le traitement, la dose de stéroïdes doit être réduite lentement et les patients doivent être surveillés de près pour tout signe d’effets indésirables, y compris l’insuffisance surrénale et l’exacerbation des symptômes de l’arthrite.
Effets oculaires
Les études n’ont pas montré de modifications de l’œil attribuables à l’administration de naproxène. Dans de rares cas, des troubles oculaires indésirables, y compris une papillite, une névrite optique rétrobulbaire et un œdème papillaire, ont été signalés chez des utilisateurs d’AINS, y compris le naproxène, bien qu’une relation de cause à effet ne puisse pas être établie ; en conséquence, les patients qui développent des troubles visuels pendant un traitement avec des produits contenant du naproxène doivent subir un examen ophtalmologique.
Effets cardiovasculaires et cérébrovasculaires
Une surveillance et des conseils appropriés sont nécessaires pour les patients ayant des antécédents d’hypertension et/ou d’insuffisance cardiaque congestive légère à modérée, car une rétention d’eau et des oedèmes ont été rapportés en association avec un traitement par AINS.
Un œdème périphérique léger a été observé chez quelques patients recevant du naproxène. Bien que la rétention de sodium n’ait pas été rapportée dans les études métaboliques, il est possible que les patients dont la fonction cardiaque est douteuse ou compromise soient plus à risque lors de la prise de Naproxen.
Les essais cliniques et les données épidémiologiques suggèrent que l’utilisation des coxibs et de certains AINS (en particulier à des doses élevées et en traitement à long terme) peut être associée à une légère augmentation du risque d’événements thrombotiques artériels (par exemple infarctus du myocarde ou accident vasculaire cérébral). Bien que les données suggèrent que l’utilisation du naproxène (1000mg par jour) peut être associée à un risque plus faible, un certain risque ne peut être exclu.
Les patients souffrant d’hypertension non contrôlée, d’insuffisance cardiaque congestive, de cardiopathie ischémique établie, de maladie artérielle périphérique et/ou de maladie cérébro-vasculaire ne doivent être traités par le naproxène qu’après une réflexion approfondie. Une réflexion similaire doit être menée avant d’initier un traitement à plus long terme chez les patients présentant des facteurs de risque d’événements cardiovasculaires (par exemple, hypertension, hyperlipidémie, diabète sucré, tabagisme).
Dermatologiques
Des réactions cutanées graves, dont certaines sont fatales, incluant la dermatite exfoliative, le syndrome de Stevens-Johnson et la nécrolyse épidermique toxique, ont été rapportées très rarement en association avec l’utilisation des AINS (voir 4.8). Les patients semblent être les plus exposés à ces réactions au début du traitement : l’apparition des réactions se produit dans la majorité des cas au cours du premier mois de traitement. Le naproxène doit être arrêté à la première apparition d’une éruption cutanée, de lésions des muqueuses ou de tout autre signe d’hypersensibilité. Si la peau devient délicate ou en cas de formation de cloques ou d’autres symptômes de pseudoporphyrie, le traitement doit être interrompu et le patient doit être surveillé attentivement.
Combinaison avec d’autres AINS, y compris les inhibiteurs sélectifs de la cyclooxygénase-2
L’association de produits contenant du naproxène et d’autres AINS, y compris les inhibiteurs sélectifs de la cyclooxygénase-2, n’est pas recommandée, en raison des risques cumulés d’induction d’effets indésirables graves liés aux AINS.
SLE et connectivite mixte :
Chez les patients atteints de lupus érythémateux disséminé (LED) et de connectivite mixte, il peut exister un risque accru de méningite aseptique (voir rubrique 4.8 – Effets indésirables).
Interférence dans les tests :
Il est suggéré d’interrompre temporairement le traitement par le naproxène 48 heures avant la réalisation des tests de la fonction surrénalienne, car le naproxène peut interférer de façon artéfactuelle avec certains tests de détection des stéroïdes 17-cétogènes. De même, le naproxène peut interférer avec certains dosages de l’acide 5-hydroxyindolacétique urinaire.
Des anomalies sporadiques des tests de laboratoire (par exemple, le test de la fonction hépatique) sont survenues chez des patients sous traitement par le naproxène, mais aucune tendance définie n’a été observée dans aucun test indiquant une toxicité.
Contenant du lactose :
Les patients présentant des problèmes héréditaires rares d’intolérance au galactose, de déficit en lactase de Lapp ou de malabsorption du glucose-galactose ne doivent pas prendre ce médicament.