La transpiration excessive – la diaphorèse – affecte jusqu’à 22% des patients qui prennent des antidépresseurs.1 La diaphorèse peut interférer avec les activités sociales et professionnelles, ce qui peut conduire à l’arrêt des médicaments et empêcher un traitement efficace. L’arrêt, la diminution ou le changement d’antidépresseurs sont des options, mais les patients peuvent être réticents si la dose actuelle a soulagé leurs symptômes dépressifs. L’ajout d’un médicament pour réduire la diaphorèse peut être approprié.
La division sympathique du système nerveux périphérique signale aux neurones cholinergiques de stimuler la sécrétion des glandes sudoripares. Dans le SNC, la thermorégulation se produit dans l’hypothalamus par une interaction équilibrée et complexe entre les neurones sérotoninergiques et dopaminergiques.1 Par conséquent, les médicaments oraux visant à diminuer la transpiration ciblent les neurones périphériques ou du SNC. Bien que les preuves soient limitées aux rapports de cas, il faut envisager les antagonistes cholinergiques et sérotoninergiques et les agonistes partiels de la dopamine pour soulager la diaphorèse induite par les antidépresseurs.
Options pharmacologiques
Par voie périphérique, l’agent anticholinergique benztropine a réduit ou éliminé la diaphorèse à des doses allant de 0,5 mg tous les deux jours à 1 mg/j2,3. La sécheresse buccale a été le seul effet secondaire rapporté.
Les antagonistes de la sérotonine à action centrale peuvent diminuer la diaphorèse par le biais du récepteur 5-HT2A, qui signale à l’hypothalamus d’augmenter la température corporelle. La cyproheptadine est un antihistaminique avec un antagonisme des récepteurs de la sérotonine. Dans des rapports de cas, elle a réduit ou éliminé la transpiration à des doses de 4 mg une ou deux fois par jour.4 Une légère sédation a été le seul effet indésirable noté. L’antagoniste de la noradrénaline et de la sérotonine, la mirtazapine, a réduit la diaphorèse dans les deux semaines suivant son initiation à la dose de 15 mg/j, sans effets indésirables.5 La transpiration a disparu après que la mirtazapine ait été titrée à 60 mg/j.
En plus d’une activité sérotoninergique excessive, la diaphorèse peut résulter d’une diminution du tonus dopaminergique dans l’hypothalamus. Les agonistes dopaminergiques à action centrale – même partiels – peuvent rétablir l’homéostasie et diminuer la transpiration. L’aripiprazole, 10 à 20 mg/j, a réduit la transpiration chez 2 patients ; aucun effet indésirable n’a été signalé.6
Agents à éviter
Les médicaments antiadrénergiques tels que la clonidine ont diminué ou exacerbé la diaphorèse dans des études.1 De même, la paroxétine peut atténuer ou provoquer la transpiration. Il est difficile d’attribuer l’efficacité occasionnelle de la paroxétine à réduire la transpiration uniquement à ses propriétés anticholinergiques, car l’amélioration peut être attribuée à un effet anxiolytique initial ou à l’efficacité du traitement du trouble anxieux sous-jacent.1
Divulgation
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