Première en salle du réseau de Easy A, diffusée le vendredi 20 mai (20h-22h ET/PT) sur FOX. (Photo par FOX Image Collection via Getty Images)
FOX Image Collection via Getty Images
Le succès de la comédie « toute seule » Easy A n’a pas été suivi d’autres véhicules vedettes d’Emma Stone, mais simplement d’un certain nombre de rôles d’intérêt amoureux/fille plus en vue.
Il y a plusieurs programmations courantes de studios qui siègent actuellement sur la liste quotidienne des films les plus regardés de Netflix NFLX, dont deux flops récents (Mile 22 de Mark Wahlberg et Snowden d’Oliver Stone) et deux succès vieux de dix ans (Easy A d’Emma Stone et The Impossible de Naomi Watts). Knock Knock de Keanu Reeves était un film d’horreur centré sur la VOD qui a très bien fonctionné avec un budget de 2 millions de dollars, mais je m’égare. Easy A est celui qui sort du lot, car il ressemble (comme Mile 22) exactement au genre de film que Netflix a essentiellement mis hors circuit au niveau des salles. C’est aussi un exemple classique de la façon dont le fait de jouer dans un film original qui a fait un tabac au box-office ne peut pas faire de vous une star, surtout si vous n’êtes pas un Blanc. Easy A d’Emma Stone a surtout conduit à des rôles de « love interest » tandis que ses co-stars masculins montaient toujours plus haut.
Le film Easy A du réalisateur William Gluck et du scénariste Bert V. Royal est un film très proche du style de Clueless, Ten Things I Hate About You et She’s All That. Il reprend lui aussi un roman plus ancien, adapté aux lycéens, et l’adapte aux lycées modernes. La différence est que Easy A se déroule dans un monde où son inspiration, The Scarlet Letter, existe réellement et est discutée par les élèves. La comédie, classée PG-13, raconte l’histoire d’une jeune femme qui ment à sa meilleure amie au sujet d’une relation sexuelle et qui finit par devenir le sujet de conversation de l’école. L’héroïne d’Emma Stone, Olive Penderghast, se retrouve finalement à faire un scénario pas si différent du roman de Nathaniel Hawthorne au moment même où le professeur d’anglais d’Olive (Thomas Haden Church) enseigne le livre.
Il y a un running gag amusant concernant les étudiants qui regardent la version torride et infidèle de Demi Moore et qui en souffrent sur le plan scolaire. Le tournant du milieu du film, par lequel Olive commence à charger ses camarades de classe parias d’inventer des histoires sexuellement salaces à son sujet afin qu’ils puissent paraître plus cool, fait un point assez évident sur les doubles standards spécifiques au genre, tout en examinant le puritanisme spécifique à la religion que j’espérais être hors de la vogue maintenant. Bien que j’aie apprécié Teenage Bounty Hunters, il était plus que déprimant de voir combien peu de choses ont changé depuis Saved ! De même, Yes God Yes de Natalia Dyer, sur une adolescente religieuse qui explore la luxure et l’auto-plaisir, ou The Miseducation of Cameron Post, le drame de la conversion homosexuelle de Chloe Moretz, sont des pièces d’époque des années 1990 qui pourraient facilement se dérouler aujourd’hui. Nous sommes en 2020 et nous perdons encore la tête à cause de Cuties.
Easy A était une comédie gagnante et pleine d’esprit, axée sur les personnages et les dialogues, à l’époque et aujourd’hui. Comme Clueless et Mean Girls, il rend les adultes aussi drôles (et spécifiques) que les enfants, donnant à Lisa Kudrow un rôle secondaire étonnamment charnu tout en présentant Stanley Tucci et Patricia Clarkson comme des parents comiquement « branchés » qui font encore le travail de parents. Le film a reçu d’excellentes critiques et a suscité un fort engouement. Il s’est hissé en tête du box-office du week-end à la mi-septembre 2010 avec 17 millions de dollars, pour atteindre 75 millions de dollars dans le monde entier avec un budget de 8 millions de dollars. Comme je l’avais tristement prédit à l’époque, le succès de la star Stone n’a pas été récompensé par un grand nombre de stars. Elle n’a pas obtenu un accord aussi brutal qu’Anna Faris après The House Bunny, mais elle a simplement été élevée au rang d’intérêt amoureux de niveau A.
Elle a maintenant obtenu d’être l’intérêt amoureux d’Andrew Garfield dans The Amazing Spider-Man, un rôle qui n’a existé que pour le meurtre climatique « réjouissant pour les fans » à la fin d’Amazing Spider-Man 2. Elle a été l’intérêt amoureux de Ryan Gosling (et la moll non sexuelle de Sean Poll) à la fois dans The Gangster Squad et Crazy Stupid Love, pendant lesquels sa vertu a été combattue par Gosling et le père fougueux Steve Carell. Elle a été associée à Colin Firth dans Magic in the Moonlight. Marcia Gay Harden, qui joue la mère de Stone dans le film de Woody Allen, a juste un an de plus que Firth. Elle a partagé l’affiche avec Joaquin Phoenix dans Irrational Man de Woody Allen. Elle était « la fille » dans Birdman (pour lequel elle a été nommée aux Oscars) et The Croods et elle était l’intérêt amoureux de Bradley Cooper dans Aloha de Cameron Crowe.
Ce flop de Cameron Crowe lui a valu d’être jetée dans la case Scarlett Johansson et d’être obligée de » s’excuser » pour avoir joué un personnage très blanc qui était un quart chinois et un quart hawaïen. Le seul rôle principal discutable entre Easy A et La La Land à la fin de 2016 était The Help, un film à deux voix avec Viola Davis, qui la positionne comme un jeune auteur essayant d’exposer les réalités cruelles des femmes de ménage de l’ère Jim Crow. Ce film a connu un grand succès à l’été 2011, rapportant 169 millions de dollars au niveau national et 217 millions de dollars au niveau mondial. On peut débattre de la question de savoir si elle a joué le rôle principal dans La La Land de Damien Chazelle, mais elle a remporté un Oscar de la meilleure actrice pour la comédie musicale Stone/Gosling, donc on peut dire que ça compte. Le mélodrame du showbiz a rapporté 151 millions de dollars au niveau national et 441 millions de dollars dans le monde entier, et il a été suivi par le premier véhicule de star sans complexe de Stone.
Fin 2017, elle a joué Billy Jean King contre le Bobby Riggs de Steve Carell dans Battle of the Sexes de Fox Searchlight. Le film de tennis d’époque / mélodrame lesbien a clairement été produit à l’époque où nous pensions tous qu’Hillary Clinton allait être notre prochain président, de sorte qu’il n’a pas tout à fait joué aussi inspirant qu’espéré. C’est un bon film, et le film se concentre autant sur la romance homosexuelle de Billy Jean King avec Andrea Riseborough (et les conflits évidents avec son mari, joué par Austin Stowell, à l’époque) que sur le match de tennis « filles contre garçons ». Il ne rapportera que 18,5 millions de dollars dans le monde entier pour un budget de 25 millions de dollars, le monde attendant toujours un film de tennis à succès. Elle a tenu le rôle principal dans The Favourite de Yorgos Lanthimos aux côtés de Rachel Weisz et Olivia Coleman.
Elle a repris le rôle de l’intérêt amoureux de Jesse Eisenberg dans Zombieland : Double Tap et reprendra dans The Croods : Une nouvelle ère dans deux semaines. En supposant que les dates de sortie ne changent pas, elle jouera dans DIS Cruella de Walt Disney le week-end du Memorial Day. Ce n’est pas rien, mais dans le même laps de temps (2010 à 2020), Ryan Gosling a eu 13 vedettes, des films de grande (First Man et Blade Runner 2049) et de petite (Drive, The Ides of March). Andrew Garfield est passé de Peter Parker à des films tels que Silence de Martin Scorsese, Hacksaw Ridge de Mel Gibson et 99 Homes de Ramin Bahrani (un film formidable et sous-estimé). Bradley Cooper a joué dans American Sniper et s’est dirigé lui-même dans A Star Is Born. Colin Firth a une franchise d’action à gros budget (The Kingsman) à son actif tandis que Phoenix a remporté un Oscar pour Joker.
Rien de tout cela n’est terriblement surprenant. La plupart des films, que ce soit au niveau des indépendants ou des studios, sont toujours réalisés par et pour des hommes blancs. De plus, le genre de programmations de studio à budget moyen qui auraient autrefois mis en vedette Nicole Kidman, Sandra Bullock et Julia Roberts dans les années 1990 ont pratiquement disparu, laissant les actrices principalement coincées avec le streaming, la télévision ou le fait d’être une « réactrice » dans l’étude de caractère d’un acteur. C’est en partie la raison pour laquelle Rachel McAdams n’a jamais vraiment percé après The Wedding Crasher, Red Eye et The Family Stone. Anna Faris a ouvert The House Bunny avec 12 millions de dollars fin 2008, et la comédie de 25 millions de dollars (avec Emma Stone et Kat Dennings) a atteint 70 millions de dollars. Sa « récompense » a été de jouer l’intérêt amoureux de Tom Cavanaugh dans Yogi Bear et celui de Sacha Baron Cohen dans Le Dictateur.
Cela ne veut pas dire qu’Emma Stone, une actrice oscarisée qui vaudrait 30 millions de dollars, a besoin de notre pitié. Mais si vous vous demandez pourquoi Easy A semble aussi révolutionnaire en 2020 qu’en 2010, c’est en partie parce que A) Hollywood a pour la plupart cessé de faire des films de son acabit, B) les mœurs sociales ont à peine progressé, surtout pour les filles, au cours de la dernière décennie et C) le fait que Stone soit passée du statut de soutien à la scène dans Super Bad et Zombieland à celui de star de cinéma à visage découvert ne s’est pas traduit par davantage de véhicules vedettes, mais plutôt par un déluge de rôles d’intérêt amoureux/fille à haut(er) profil. Pendant ce temps, Jonah Hill a été nommé deux fois aux Oscars et Jesse Eisenberg a été la vedette de 16 films entre 2011 et 2020, tout en trouvant le temps de jouer Lex Luthor. Pendant ce temps, Dennings et Faris ont dû passer à la télévision de réseau pour atteindre leur potentiel commercial.
Suivez-moi sur Twitter. Consultez mon site web. Envoyez-moi un conseil sécurisé.
.