Ressource pour animateur 1 : Sarah, Hagar et Abraham Informations générales

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De nombreuses histoires des Écritures hébraïques ont été enregistrées par des scribes dans les cours des rois David et Salomon, et leur but était d’unir les différents groupes qui vivaient à Canaan en une seule nation, avec un récit commun et un ensemble de lois et de coutumes tissées à partir de leurs histoires et de leur sagesse. Un élément important de ce récit commun est l’histoire des origines. D’où venons-nous ? Qui étaient nos premiers ancêtres ?

Cet atelier présente Abram, venu d’Ur des Chaldéens dans l’ancienne Sumer, et sa femme Saraï. Le texte raconte que dans un rêve, Dieu dit à Abram qu’il aura autant de descendants qu’il y a d’étoiles dans le ciel et qu’ils seront bénis. Le récit ne dit nulle part pourquoi Dieu a choisi Abram parmi tous les habitants de la Terre à cette époque, ni pourquoi Abram a accepté de conclure une alliance avec Dieu.

Le texte nous dit qu’Abram et Saraï n’avaient pas d’enfants au moment de la promesse de Dieu, et que Saraï avait dépassé l’âge de procréer. Au fur et à mesure que l’histoire se déroule, Saraï envoie Hagar, sa servante ou son esclave, auprès d’Abram, afin que Hagar puisse porter un enfant. Après que Hagar a conçu, Sarah devient jalouse et Hagar s’enfuit pour échapper à un traitement sévère. Dans le désert, Dieu vient la voir et lui dit de retourner auprès de sa maîtresse et de porter son fils, Ismaël, ce qu’elle fait. Plus tard, Dieu renouvelle son alliance avec Abram et Saraï, qu’il renomme Abraham et Sarah, et renouvelle sa promesse de descendance. Peu après, Sarah, jusque-là stérile, donne naissance à un enfant, Isaac. Elle continue à en vouloir à Ismaël et Agar et demande à Abraham de jeter la mère et l’enfant dans le désert. Dieu dit à Abraham de faire ce que Sarah lui dit, et Abraham jette la mère et le fils dans le désert avec seulement un peu de pain et une peau d’eau. Dans le désert, un ange de Dieu apparaît et les sauve d’une mort certaine en ouvrant les yeux d’Agar sur la présence d’un puits contenant l’eau dont ils ont besoin pour survivre. Dieu promet ensuite de faire une deuxième grande nation des descendants d’Ismaël. La tradition orale juive, ainsi que le Qu-ran, désignent Ismaël comme l’ancêtre des peuples arabes.

Cette histoire est complexe, et soulève plus de questions qu’elle n’apporte de réponses. Du point de vue de qui cette histoire est-elle racontée ? Sarah et Abraham, le patriarche et la matriarche du peuple hébreu ne sont pas dépeints sous un jour favorable. Même l’intervention de Dieu dans le récit est moralement ambiguë. Pourquoi un peuple raconterait-il un récit aussi ambigu de sa fondation ? Pourquoi les ancêtres – et Dieu – sont-ils dépeints de cette manière ?

Dans l’ambiguïté se trouve l’émerveillement de ce récit. Ce texte nous invite à examiner une histoire sous de multiples angles et à prêter attention à la critique morale dans cet ancien récit fondateur du peuple hébreu. Il fournit une étude de cas de ce que l’écrivain contemporain nigérian Chimamanda Achidie, appelle « le danger d’une histoire unique » et nous oblige à considérer le récit de plusieurs points de vue afin d’autonomiser et d’humaniser ses personnages centraux.

Le récit nous dit aussi que Dieu choisit des personnes en marge de la société pour porter sa bénédiction. Abraham et Sarah sont des nomades. Hagar, dont la position sociale est encore plus marginale, reçoit la visite de Dieu non pas une, mais deux fois, et est choisie comme mère d’une deuxième grande nation. Comme le note le bibliste Anthony Ceresko :

n’est pas le récit d’individus qui ont pris part aux grandes luttes de pouvoir de l’époque et qui faisaient partie intégrante de la structure sociale, économique et politique dominante. Au contraire, il enregistre les souvenirs et les mémoires de divers groupes qui, pour la plupart, se tenaient à l’extérieur de ces structures, en marge. Ces groupes, qui se sont finalement rassemblés pour créer Israël dans la région montagneuse de Canaan, au treizième siècle avant notre ère. En combinant leurs histoires individuelles, ils ont tenté de renforcer et de cimenter leur unité nouvellement gagnée en tant que peuple. Cette seule tapisserie multicolore, leur « histoire », est une tentative de représenter et d’exprimer leur objectif commun et unificateur de créer une vie ensemble et de prendre en main leur propre destin et leur avenir. (Ceresko, Anthony R., Introduction to the Old Testament : A Liberation Perspective, Maryknoll, NY : Orbis Books, 1997, p. 38 -39.)

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