Babur

  • par
.BâburBâbur

Bâbur

×Close

Bâbur

Bâbur

Portrait de Babur, le premier empereur moghol

Biographie

Babur est le premier empereur moghol, fondateur de la dynastie qui régnera du XVIe siècle au XIXe siècle sur le nord de l’Inde. C’est son arrière-arrière-arrière-petit-fils qui construira le Taj Mahal. Son nom de naissance est Zahir ud-din Muhammad, BaBur étant un surnom accordé plus tard et signifiant « panthère ». Il est né le 14 février 1483.

Il est un descendant direct de Tamerlane par son père. Tamerlane était un conquérant du 15ème siècle qui a acquis un large territoire sur l’Asie occidentale et orientale. Il était connu pour sa capacité à massacrer les habitants des terres qu’ils occupaient, faisant de lui l’un des plus grands tueurs que la planète ait jamais connu. Le père de Babur était Omar Sheikh Mirza, roi de Ferghana, une région actuellement en Ouzbékistan.

Sa mère était Kutlug Nigar Khanim, une descendante de Gengis Khan. Par conséquent, Babur avait une ascendance remplie de guerriers, mais il était plutôt fin lettré. Il reçut une éducation approfondie, développant les arts comme la littérature. Sa langue était le chagataï, une version orientée du turc, qu’il utilisera pour écrire ses mémoires. Il était également un cavalier accompli, et un bon nageur.

Sa montée sur le trône

Son père Omar meurt le 8 juin 1494. A cette époque, dans ces régions, les règles de succession n’étaient pas établies de manière claire, c’est d’ailleurs les guerres de succession qui ont affaibli le futur empire moghol. Après la mort d’Omar, ses oncles ont tenté de monter sur le trône de Ferghana mais ils ont échoué, son fils Zahir ayant réussi à l’accorder. Ce dernier n’a que 12 ans. Il pense alors à étendre son royaume et vise Samarkand, une ville prospère ancienne capitale du royaume Timouride qu’il croit légitime. Ce sera sa première conquête, en 1497, mais lors de cette bataille les nobles de son royaume le destituent. Babur revient alors pour récupérer Ferghana mais en cours de route ses troupes l’abandonnent, libérant automatiquement Samarcande, perdue.

Ayant formé une petite armée, il récupère son territoire de Ferghana mais en 1501, il est à nouveau pourchassé par les Ouzbeks et leurs chefs de guerre Muhammad Shaybani. Seulement entouré de quelques dizaines de guerriers fidèles, Babur va errer dans son royaume perdu jusqu’en 1504, lorsqu’il atteint Kaboul et s’empare de la ville. Mais Kaboul était une ville riche, elle se trouve à la tête d’un royaume certe petit, mais prospère.

En 1510 son ennemi Muhammad Shaybani meurt. Babur va alors revendiquer la Ferghana. Il s’alliera avec les Turkmènes pour obtenir une armée et finira par reprendre Samarcande en 1511, mais comme la fois précédente il est chassé l’année suivante, vaincu par les Ouzbeks. Il retourne à Kaboul en 1514 sans être parvenu à ses fins.

La formation de l’Empire moghol

Préoccupé par les Ouzbeks, sur la façade occidentale de son royaume, il se tourne vers l’Est et sa région du Pendjab, région autrefois membre de l’Empire timouride. Région plutôt riche, son annexion serait une bonne source de revenus pour lui et elle lui ouvrirait les portes de l’Inde. Il envoie donc plusieurs troupes dans le Pendjab pour tenter de prendre Lahore, ce qu’il réussit à faire en 1523. Ensuite, la ville suivante, encore plus intéressante, est Delhi, mais elle est dirigée par Lôdi, 3ème sultanat de Delhi, un personnage détestable et détesté de tous, y compris de la noblesse locale, majoritairement afghane. Burb saisit donc cette opportunité et s’allie avec un chef rebelle du Pendjab, Alam Khan, qui lui fournit une armée de 12 000 hommes.

À la tête d’une telle armée, Babur marche sur Delhi. Lôdi envoie une armée de 100 000 hommes et des éléphants de combat. Les deux forces se rencontrent à Pânipat le 21 avril 1526, date de la grande bataille fondatrice de l’Empire moghol. Les troupes de Lôdi sont vaincues et Babur prend Delhi dans la foulée avec l’aide de son fils Humâyûn. Il se proclame alors empereur des Indes et poursuit sa route sur Agra, qu’ils conquièrent ensemble.

BABUR fonde alors les bases d’un nouvel empire et commence à structurer son nouveau territoire, mais le premier ennemi arrive rapidement. Il s’agit de Rana Sangha, originaire de la ville de Chittorgarh, au Rajasthan (ouest de l’Inde), qui s’appuie sur Delhi en 1527. Une nouvelle bataille a lieu le 10 mars de cette année à Kanwaha et, malgré le rapport de force déséquilibré en faveur de Sangha, il perd la bataille. Le Rajasthan tombe dans l’escarcelle de Babur. Son fils Humâyûn poursuit la conquête de la vallée du Gange et pacifie la région.

À ce moment, Babur est le maître de l’Inde du Nord, l’apogée de son règne. Il consacre alors l’essentiel de son temps à structurer son royaume, abandonnant de nouvelles conquêtes hypothétiques. Il fonde sa capitale à Agra et désigne Humayyun comme son successeur. Il meurt le 26 décembre 1530 et sera enterré à Kaboul.

Carte des conquêtes de Babur

Les conquêtes de Babur de 1497... à 1527

Les conquêtes de Babur 1497 à 1527

×Close

Les conquêtes de Babur 1497 à… 1527

Les conquêtes de Babur 1497 à 1527

Les conquêtes de Babur 1497 à 1527

Bâbur et la religion

Babur était issu d’une famille turque très persane. Sa religion était l’islam, une religion vieille de 900 ans qui s’est répandue dans la péninsule arabo-persane (à l’est) et en Afrique du Nord (à l’ouest). Cependant, dans le Ferghana, la région d’origine de Babur, la religion n’était pas si importante par rapport à ce qui était pratiqué dans d’autres royaumes. Babur était un empereur tolérant, et il acceptait sans problème que les personnes vivant sur ses territoires ne soient pas musulmanes. Il était en cela un précurseur de la vision large. Ses descendants suivront son exemple et ce fut l’une des raisons du succès de cet empire par rapport aux autres. Il est intéressant de noter que c’est précisément lorsqu’un des empereurs a appliqué une vision rigoureuse de l’Islam que l’Empire a commencé à tomber.

Pendant le règne de Babur, les Sikhs, par exemple, ont pu préserver leurs temples, qui avaient été détruits un siècle plus tôt par son ancêtre Tamerlane.

Les influences

Le règne de Babur a été assez court, seulement quatre ans (1627-1630). Durant cette période, il a respecté les traditions locales et a introduit diverses influences dans le sous-continent indien. Par exemple, en architecture, la tradition timouride veut que les terrains des constructions impériales soient divisés par des canaux et des bassins d’une grande rigueur symétrique, que l’on retrouve dans toutes les constructions de la dynastie. Ces jardins, qui sont appelés ici Charbagh, sont généralement en 4 parties, séparées par 4 canaux transversaux. Ils sont une représentation du Paradis sur Terre, comme le veut la tradition musulmane.

Tombeau de Bâbur

Tombeau de Bâbur

.

×Close

Tombeau de Bâbur

Tombeau de Bâbur

Le tombeau de Babur, le premier empereur moghol, à Kaboul

Cependant, chez les moghols du XVIe siècle, cette dimension spirituelle, si elle est importante, est aussi considérée comme une métaphore visuelle de la capacité des moghols à gouverner leurs territoires, l’ordonnancement parfait des jardins pour prouver aux conquis leur capacité à régler les problèmes des populations. Selon cet aspect des choses, personne ne peut prétendre diriger s’il ne sait pas gérer son propre jardin.

En plus des influences musulmanes, Babur a intégré dans l’art artisanal des méthodes de travail issues de l’Empire perse, mais c’est surtout l’influence hindoue qui a été la plus importante dans l’adminsitration du territoire. Il faut dire que ce territoire était essentiellement hindou, même s’il était assez petit, donc il est normal que les débuts de l’Empire moghol soit, artistiquement, architecturalement, un mélange de plusieurs cultures.

L’héritage de Bâbur

L’héritage de Babur est donc double.

Tout d’abord, on trouve un nouveau territoire uniformisé. C’est le début de l’empire moghol qui s’étend sur toute l’Inde du Nord. Ce territoire sera repris et agrandi par son fils, Humâyûn. Mais au-delà d’un simple territoire, c’est surtout une nouvelle culture qui a été mise en place par Babur, une culture faite d’un mélange d’influences islamiques et hindoues. C’est sans doute cet héritage qui est le plus important puisque c’est lui qui va structurer la lignée des empereurs moghols.

Voir aussi :

Description du Taj Mahal

Toutes les biographies

.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *