En ce jour de 1600 : Giordano Bruno est brûlé vif pour sa science, 42 ans avant Galilée

Filippo Bruno – plus connu sous le nom de Giordano Bruno – est né en 1548 à Nola, en Italie. Il est surtout connu comme astronome et scientifique précoce, mais il était aussi mathématicien, philosophe et magicien.

Après avoir étudié à Naples, il devient dominicain en 1565, et est ordonné prêtre en 1572. Cependant, il est rapidement soupçonné d’hérésie pour ses opinions sur l’arianisme, puis surpris avec des écrits interdits par Érasme.

Il quitte les dominicains et s’installe à Genève, où il devient lecteur d’épreuves et calviniste, avant d’être censuré par des calvinistes de haut rang pour ses opinions. Il rejoint l’Église catholique, et est nommé à un poste de conférencier à Paris, où l’attitude dominante est modérée.

En 1583, il s’installe à Londres, où il devient un habitué de la cour de la reine Élisabeth Ier, et ne tarde pas à donner des conférences à Oxford.

A peu près à cette époque, il commença à mettre par écrit ses théories d’un système solaire héliocentrique au sein d’un univers infini composé de nombreux mondes, rejetant les théories existantes qui plaçaient la terre au centre de l’univers et celles qui voyaient le soleil au centre d’un nombre fixe de planètes. Il était à l’aise avec la Bible comme source d’enseignement moral, mais rejetait son contenu astronomique.

Une statue à Bruno sur le lieu où il a été brûlé
Une statue à Bruno sur le lieu où il a été brûlé. statue à Bruno sur l’endroit où il fut brûlé

Il revint à Paris en 1585, mais c’était maintenant un endroit moins modéré, et ses critiques d’Aristote ont entraîné sa fuite en Allemagne. Là, il commence à écrire sur la magie et devient un conférencier itinérant dans les universités, avant d’être excommunié par les luthériens à Helmstedt. Il finit par s’installer au couvent des carmélites de Francfort.

Les choses commencent à aller sérieusement mal lorsqu’il accepte une invitation de Giovanni Mocenigo, patriarche de Venise, à visiter l’Italie en 1591. Il s’empresse de se rendre à Padoue, où la chaire de mathématiques est vacante, et commence à donner des conférences, mais comme on ne lui propose pas le poste, il s’installe à Venise où Mocenigo et d’autres nobles débattent avidement de philosophie indépendamment de tout aspect théologique.

Cependant, lorsque Bruno commença les préparatifs pour retourner à Francfort afin d’avancer une publication, Mocenigo dénonça Bruno à l’Inquisition comme hérétique.

Bruno se défendit bien lors de son procès, se concentrant sur la nature philosophique de son travail. Désastreusement, l’Inquisition romaine exigea alors qu’il soit extradé à Rome, où il fut emprisonné le 23 janvier 1593.

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Son procès traîna pendant sept ans. L’inquisiteur romain n’était pas satisfait de l’insistance de Bruno à dire qu’il était un philosophe et non un théologien et que toutes ses idées étaient en harmonie avec le christianisme. L’inquisiteur exige que Bruno retire ses théories. Bruno refusa, et déclara qu’il n’était même pas sûr de ce qu’on lui demandait de rétracter.

Le 8 février 1600, il fut condamné à mort comme hérétique impénitent et pernicieux. En recevant la sentence, il répondit qu’il soupçonnait ses juges d’avoir plus à craindre en prononçant la sentence que lui en la recevant. Le 17 février, il fut brûlé vif au Camp de’Fiori.

Bien que l’histoire de Galilée soit plus célèbre (il mourut en résidence surveillée en 1642), celle de Bruno est plus intéressante, car les expériences de Bruno mettent en lumière la théologie factionnelle d’un monde post-médiéval, post-réforme et Renaissance, dans lequel le conservatisme religieux contraignait la vie intellectuelle dans toutes les principales confessions.

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